A propos de la sculpture de Myriam RUEFF

« Sa sculpture est un théâtre : elle se révèle comme quand se lève le rideau rouge.

Ce qui fait qu'un volume organisé de

matières peut être juste, émouvant, émerveillant, profond.

L'empreinte de ses mains dans la terre et l'acier

Et les deux pieds plantés dans son humanité

La tête au pays de son imaginaire

L'incandescence au cœur La femme qui marche. »

 

 

Denyse ROBINE

Les sculptures de Myriam Rueff semblent être le résultat d’un véritable combat entre l’artiste et la matière. Des personnages hiératiques et gracieux sont arrachés au métal et prennent vie dans notre imaginaire. Le métal froid et inerte laisse alors place au mouvement et la légèreté.
Il y a, dans le travail de cette artiste, un mélange étonnant d’humanité et de mystère. En paraphrasant Baudelaire, on peut dire que tout est charme et volupté dans les personnages empruntés à un imaginaire à la fois poétique et fantastique.
On peut y retrouver la spiritualité et la promesse d’avenir de « L’homme qui marche » de Giacometti et, paradoxe étonnant et fascinant, la férocité de notre monde. Le mystère s’éclaire alors ou demeure selon le regard que l’on peut porter à l’œuvre.
Les visages sont déterminés, les corps sont tendus et prêts à s’élancer dans ce qui est encore l’inconnu. Ce qui souligne le caractère intemporel et universel de l’œuvre dans son ensemble.
Le mystère s’épaissit parfois à l’aune de personnages aux apparences étranges, voire inquiétantes, réunis dans ces moments de vie qui invitent à la confidentialité et à l’intimité. Ils sont aussi parfois rassemblés dans une sarabande trouble et pourquoi pas diabolique. Le propos prend alors une autre dimension, celle d’un questionnement sans fin et sans réponse immédiate possible.
Quelque soit le cheminement de l’artiste et une maîtrise incontestable de la matière, ce qui est livré au spectateur est d’une grande intensité artistique et ne peut pas laisser indifférent.

Galerie Les poissons volants Dolus d'Oléron

Exposition "Résonances" Soulac du 9 avril au 29 mai 2016

« Petits êtres d'une beauté primale, à la fois déroutants et fascinants. Toujours verticaux. Toujours humanoïdes. Leurs corps filiformes et paradoxalement courts, positionnés pour le travail, pour la lutte, pour l'amour, pour la danse…  appuyés sur des jambes interminables et des pieds lourds et massifs. Leurs doigts

élancés écartés comme dans l'énervement d'une conversation ou l'évidence d'un geste commun. Tendant leurs visages raboteux, aux traits mobiles et expressifs, en un geste d'espérance sans doute, de dynamique toujours. Ou au contraire, bandant leurs corps vers un même point lorsque les relie une étrange osmose,

lorsque les entraîne une sarabande endiablée. »

 

 

Jeanine RIVAIS